Nous travaillons ensemble depuis le début des années 2000, sous plusieurs formes et en duo depuis 2021. D’abord, il y a la mise en commun des questions et des recherches plastiques sans prédéfinir un axe uniquement collectif de travail. Chacun arrive avec ses désirs, ses questions, ses trouvailles.

Nous plaçons au centre de notre attention des objets (prélevés, glanés, trouvés, choisis) autour desquels nous tournons, pour lesquels nous cherchons (ensemble) à justifier quelques chose, ou que nous tentons de dupliquer ou de copier ou simplement d’améliorer (selon des paramètres absolument personnels). Ces objets (de notre attention) sont de différentes natures (c’est précisément la rencontre et la polysémie qui nous intéresse), cela fluctue selon notre attention ou par rebond suite à une découverte.

Nous partageons un gout pour les sciences humaines et les dispositifs physiques/spatiaux par lesquels elles sont évoquées officiellement – dans les musées par exemple – ou plus humblement par les amateurs de toutes disciplines. Pour contextualiser une séquence de recherche nous parlons, nous dessinons et nous manipulons des matériaux. Par itération, langages verbal et plastique génèrent un historique, un récit, justifient à postériori ou juste créent du liant (pas forcément du lien) entre différentes unités. Ces allers et retours, ces bégaiements, génèrent aussi de la matière: déchets, chutes ou prototypes qui sont souvent réintroduit dans un prochain cycle.

Natura naturata est un projet de recontextualisation d’une série d’objets fonctionnels (des meubles) apparus au hasard d’une visite de la bibliothéque en déménagement. Ces objets jusqu’ici aliénés à leur condition utilitaire, en sont débarassés par délocalisation, manipulations, articulations. Ils deviennent les sujets de note attention.