Andrea Graziosi est un photographe italien installé à Marseille. Il a grandi dans un petit village, destination religieuse pour de nombreux pèlerins. Ses recherches portent sur les corrélations entre les êtres humains et les autres formes de vie. Évoquant et travaillant sur des notions ontologiques liées aux concepts de devenir animal, de dimensions parallèles, de fracture et d’étrangeté, il cherche à produire des œuvres photographiques dans lesquelles le rôle de l’objet imprimé est déterminant. En 2015, il a publié son premier livre, Nunc Stans, chez André Frère Éditions. Il travaille actuellement à la publication du projet Animas.

Anima, 2022

Au centre de la Sardaigne, dans différents villages du territoire de la Barbagia, vivent bien ancrés des étranges et archaïques traditions. Pratiqués par les habitants, des anciens cultes, représentent un rapport intense et brutal que l’homme entretien avec le sauvage et portent une valeur mystique, spirituelle et sacrée, dans un but cathartique et libératoire. Ces costumes appartiennent à un temps qui ne nous appartient pas, se masquer est un destin, le trait d’union d’une relation inquiétante entre l’être-animal et la divinité. Porter un masque signifie se métamorphoser sous la forme d’une entité autre. Le menaçant et le perturbant que produisent ces masques n’a pas la fonction de faire peur à l’autre, mais c’est provoquer une relation avec l’autre. Les habitants, de cette région, utilisent l’expression Animas pour définir quelque chose que n’a pas ni de temps, ni de corps, de fois inquiétante, sauvage, est ce qui est spécifiquement non-humain et sert à vivre une expérience.