Abdessamad El Montassir

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  • Oeuvre - Abdessamad El Montassir
    Al Amakine - 2020 - Vue de l’installation pour Chroniques – Biennale des Imaginaires Numériques. Photographie par Pierre Gondard © Abdessamad El Montassir / ADAGP, Paris
  • Oeuvre - Abdessamad El Montassir
    Al Amakine - 2020 - Détail, installation photographique en caissons lumineux et pièce sonore 8.1. © Abdessamad El Montassir / ADAGP, Paris

Collaborant avec des scientifiques, des citoyen•nes-témoins et des militant•es, Abdessamad El Montassir développe une pratique artistique à la croisée de la recherche et de la création. Ses œuvres sont le fruit d’un méticuleux processus où le recueil de témoignages immatériels vient raviver des mémoires orales bien souvent enfouies et tues par une histoire officielle hégémonique.

Le travail et les recherches d’Abdessamad El Montassir s’établissent autour de trois concepts qu’il a théorisés : le droit à l’oubli, les récits fictionnels et viscéraux, et le trauma d’anticipation. Les humains et les entités non humaines telles que les plantes y sont abordés avec une considération égale et les récits qu’ils délivrent font apparaître autant d’interstices d’où naissent une parole et une histoire silencieuse, offrant de nouvelles manières d’appréhender et de vivre avec l’environnement qui nous entoure. Porteuses de dimensions éminemment politiques, culturelles et sociales, ses œuvres sont notamment habitées par la résistance, qu’elle concerne la mémoire face au temps, une parole opprimée difficilement exprimable, ou bien encore une réaction face à un ordre établi.

Al Amakine, 2016-2020

Pour Al Amakine, Abdessamad El Montassir ravive les micro-histoires et les archives non-matérielles du Sahara au sud du Maroc, rendues invisibles ou volontairement niées par l’Histoire officielle. Transmis oralement par les populations locales dans un langage poétique, ces témoignages relatent des événements politiques, culturels et sociaux importants qui se sont déroulés dans cet espace géographique et constituent une matière historiographique essentielle. En ré-activant ces récits méconnus, il ouvre un interstice qui laisse émerger et se déployer une histoire alternative et endogène de ce territoire. Ainsi, à la faveur d’un ensemble de photographies de lieux symboliques et de plantes endémiques et d’une pièce sonore, Al Amakine déploie un atlas singulier tracé par les trajectoires de femmes et d’hommes anonymes.

 

Projet réalisé avec le soutien de Le Cube – independent art room, Carte Blanche par Al Safar, l’Institut Français du Maroc, Pro Helvetia Cairo, l’IMéRA avec l’aide du Labex RFIEA+, la plateforme Chroniques coordonnée par SECONDE NATURE et ZINC et le gmem-CNCM-Marseille.